Le roman “La conjugation du verbe françER” de Baharan Baniahmadi

Publié le 25 mars 2021 par Clémence Foisy-Marquis
Baharan Baniahmadi
Baharan Baniahmadi

À travers une série d’entrevues, découvrez les projets artistiques des cinq lauréats de la 8ème édition des Mécènes investis pour les arts. Pour clore la série, nous vous présentons l’actrice et écrivaine Baharan Baniahmadi qui est en cours d’écriture du roman “La conjugation du verbe françER”.

BAAM: Pouvez-vous nous parler un peu de vous et de votre parcours ?

Baharan Baniahmadi: “Je suis née pendant la guerre Iran-Iraq à Téhéran. Chaque fois que l'Iraq bombardait notre pays, nous nous échappions vers des abris après avoir entendu le son de l'alarme. Les seuls moments où je trouvais le calme, c'était quand ma mère me lisait une histoire, lorsque ma grand-mère chantait une berceuse ou quand je dessinais. Très vite, j'ai réalisé que je pouvais m’échapper du monde réel avec l'art et que je pouvais m’exprimer différemment avec l’art, voyager. En grandissant, j’ai eu la certitude que je voulais devenir une artiste, en particulier écrivaine, afin d’imaginer et créer un monde meilleur et commencer un voyage intérieur. Un univers sans guerre, sans discrimination et sans douleur. Mes sujets d’écriture sont liés aux femmes et aux immigrantes, et leurs voyages vers leur monde idéal. Mon voyage à moi m’a amené au Québec en 2018."

Baharan Baniahmadi

BAAM: Pouvez-vous nous décrire votre projet artistique soumis au MIA ?

Baharan Baniahmadi: “La conjugation du verbe françER” est un roman en cours d’écriture, qui devrait être achevé d’ici six mois. Bahar, l’héroïne de cette histoire, raconte ses défis en tant que femme du Moyen-Orient, son apprentissage de la langue française et sa lutte pour appartenir au Québec. Elle essaye d’ouvrir des portes et de communiquer avec les gens, malgré le fait qu’elle ne parle pas très bien le français. Elle commence un dialogue avec un homme, Eric, qui n’a jamais été le sujet de discrimination, qui déteste tout, incluant lui-même. Le récit de Bahar est entremêlé par l’histoire de cet homme, qui ne connaît pas le racisme et n’a pas besoin d’apprendre la langue des «autres», mais qui s’isole dans le silence et la solitude.”

BAAM: Est-ce votre premier projet ? Avez-vous d’autres projets en cours ?

Baharan Baniahmadi: “J’ai plus de 15 ans d’expériences, en écriture, cinéma et dramaturgie. J’ai déjà publié deux livres en Iran, qui pourraient être traduits par “C’était l’été” et “Éternuement imaginaire”. Très prochainement, un roman en anglais sera publié au Québec grâce à Jacob Wren et la maison d’édition Véhicule Press. Je travaille également sur un projet de théâtre, intitulé “Invisible veil”, soutenu par le Conseil des arts du Canada. Cette pièce a pour ambition de diminuer la discrimination entre femmes du Québec et de l’immigration. Aussi en tant qu’actrice, j’ai eu la chance de travailler avec des réalisateurs québécois extraordinaires comme : Jean-Philippe Duval, Louis Choquette, Pier-Philippe Chevigny. J’ai même été finaliste des Auditions de la diversité en 2019 à Montréal.”

BAAM: De qui vous êtes-vous entourés pour réaliser votre projet ?

Baharan Baniahmadi: “Pour “La conjugation du verbe françER”, je me suis entourée de l’écrivain Olivier Sylvestre (La loi de la gravité, La beauté du monde), qui joue le rôle de coach. Mon mentor artistique Hubert Mansion et l’éditeur Dimitri Nasrollah m’encouragent également beaucoup à finir mon premier roman au Québec et commencer l’écriture de “La conjugation du verbe FrançER”. J’ai besoin de beaucoup de courage et de détermination pour écrire en français, qui n’est pas ma langue maternelle. La pandémie m’aide au moins à me concentrer sur ces projets.”



BAAM: Quelle sera l’expérience pour votre public ?

Baharan Baniahmadi: “L’objectif de mes romans, c’est de donner le courage aux femmes d’oser et de suivre leurs rêves. Je souhaite aussi montrer un autre côté du Québec, qui n’est pas seulement un Québec de diversités visibles, mais également un Québec de diversités audibles et différents accents.”

BAAM: Qu’est-ce qui vous inspire dans le paysage culturel et artistique montréalais ?

Baharan Baniahmadi: “C’est la liberté de pouvoir s’exprimer. Ici, on peut être soi-même et ne pas avoir à se cacher pour faire son art. Il n’y a pas de censure du gouvernement comme en Iran et on souffre moins d'autocensure lié au poids de la culture. J’ai vécu une véritable renaissance au Québec, où l'on m’apprécie et me respecte pour ce que je suis.”

BAAM: Quel sera l’impact de la bourse MIA sur votre projet et que pensez-vous de la philanthropie en art ? Aimeriez-vous être soutenu plus directement par des mécènes dans votre projet ?

Baharan Baniahmadi : “Le jury des MIA a été mon premier public, ça me donne donc le courage de ne pas lâcher mon idée. La subvention me permettra d’écrire plus sereinement. J’ai maintenant la responsabilité de faire de mon mieux. La situation des artistes est très fragile partout dans le monde, en particulier pendant la pandémie. Cette subvention vient d’une communauté qui reconnaît la valeur de l’art et du travail des artistes. Bien que je sois encore au début de mon processus d’écriture, chaque support ouvre une nouvelle porte pour développer ces initiatives.”

> Pour en apprendre plus sur Baharan Baniahmadi
→ Site Web: https://baharanbaniahmadi.com/
→ Facebook: https://www.facebook.com/baharan.bani
→ Entrevue TV de Baniahmadi  https://www.youtube.com/watch?v=Dj5d8t9MrkA

> Vous êtes intéressé(e) à joindre le groupe des Mécènes investis pour les arts ? Nous vous invitons à contacter Florence Troncy ou Sarah-Hébert Tremblay, membres du CA de BAAM et du groupe des MIA, à info@baam-org.com.

Billet par : Clémence Foisy-Marquis
Comité Communications Marketing BAAM