Bon Débarras : Folk d’Amérique et d’errance

Publié le 21 novembre 2018 par Marie-Hélène Busque
Crédit photo : Vitor Munhoz

En vue du Rallye des Arts 2018, l’équipe de la Brigade Arts Affaires de Montréal (BAAM) s’est entretenue avec les institutions qui prendront part à cet évènement.

[Ce texte est un condensé d’une entrevue avec Jean-François Dumas, membre et fondateur de Bon Débarras]

Depuis quand existe Bon Débarras et quelle est l’histoire du groupe?

Bon Débarras est né dans une crèche [rires]. Le trio s’est formé avec Dominic Desrochers et Luzio Altobelli à l’occasion de l’évènement Noël dans le Parc, organisé par l’Auguste Théâtre. Ce festival dure depuis 25 ans de fin novembre jusqu’à Noël et a lieu au Parc Lahaie, à la Place Émilie Gamelin et au Parc des Compagnons de Saint-Laurent. Dès le début, nous faisions partie de la programmation musicale et jouions, entre autres, de la musique traditionnelle. Nous avons joué ensemble pendant dix longues années jusqu’à la sortie de notre premier album éponyme en 2009. Notre premier album proposait un cocktail d’airs traditionnels et de créations collectives et individuelles au travers d’une panoplie d’instruments (guitare, planche à laver, banjo, harmonica, accordéon, etc).

En 2013, nous sortons notre deuxième album, Errance, avec cette fois Cédric Dind-Lavoie à la contrebasse en remplacement de Luzio. L’album puise plus profondément son inspiration dans une américanité aux saveurs cajun, rock, blues, rap et country. En 2017, arrive notre troisième opus, En panne de silence. Cette fois, Marie-Pierre Lecault nous accompagne au violon et à l’alto. Cet album a été créé “en famille” : la réalisation est assurée par Cédric Dind-Lavoie et Luzio Altobelli s’est joint à nous à l’accordéon.

Pourquoi le nom Bon Débarras?

La musique que l’on fait est l’antioxydant de l’âme. Elle nous débarrasse de nos peines, de nos rages, de tout ce qui peut nous encombrer. Un débarras est aussi l’endroit où on range nos vieilles choses dont on ne veut pas se débarrasser. Et avec le temps elles peuvent prendre de la valeur, devenir des trésors. C’est une archive personnelle et collective.

Comment décririez-vous votre musique?

Notre musique est un mélange de folk et de traditionnel, inspiré de l’Amérique francophone (du Québec à la Nouvelle-Orléans). Nous puisons nos inspirations du rock progressif, du folk américain, et de la musique du monde. Par exemple, Luzio Altobelli est très inspiré par la musique d’Europe de l’est, et Cédric Dind-Lavoie, par la musique africaine suite à ses nombreuses collaborations avec des musiciens africains. Sur notre plus récent album, on se plonge plus profondément dans nos racines pour bâtir un pont avec les Première nations. On interprète une pièce traditionnelle en innu-aimun, la langue des Innus, intitulée Makusham/Nitassinan.

Qu’est-ce qui inspire vos textes?

Dominic et moi écrivons les textes. Il s’inspire beaucoup du slam, de poésie et de rap. Tandis que je suis plus style chanson française et folk américain. C’est important pour nous que nos textes soient poétiques. Par exemple, un de mes textes est écrit en Alexandrins.

Où peut-on vous voir en concert?

Outre nos prestations grand public, nous offrons différents services. Nous faisons des spectacles scolaires : l’École Buissonnière. Présenté dans de nombreuses écoles et des festivals pour enfants partout au Canada et en France, ce spectacle allie musique et danse et permet à chacun de participer en utilisant l’instrument le plus accessible au monde : le corps humain. Nous offrons aussi des Veillées de Danse. La veillée de danse a été inscrite en 2015 au Registre du patrimoine culturel du Québec qui la décrit comme suit : « La veillée de danse est un rassemblement festif basé sur la pratique collective de danses, principalement le set carré, la contredanse et le quadrille. Elle est habituellement menée par un calleur qui indique aux danseurs les figures à exécuter. Le calleur dirige la danse avec la complicité des musiciens, qui jouent des airs du répertoire traditionnel québécois […] ». Avec la calleuse Yaëlle Azoulay, on propose d’animer vos veillées de danse afin de préserver et transmettre ce précieux patrimoine, de bouche à oreille et de jarrets à oreille! Puisant à la fois dans le répertoire traditionnel et dans nos propres compositions, on prend plaisir à chercher avec Yaëlle quelle musique correspond le mieux à chacune des danses. Enfin, nous proposons le spectacle Le Loup de Noël - qui est également un livre-disque publié aux éditions La montagne secrète. C’est un conte de Claude Aubry raconté par Stéphan Côté et mis en musique par Bon Débarras qui nous transporte dans un Québec d’antan où la messe de minuit et le réveillon étaient au cœur des célébrations. Projetées sur un tulle, les illustrations de Pierre Pratt s’animent et nous plongent dans la féérie des Noëls d’autrefois.

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Billet par : Marie-Hélène Busque