La Castiglione, un lieu voué entièrement à la photographie

Publié le 26 mai 2018 par Axelle Bourreli
La photo représente une photographie de Catherine Aboumrad, série Horizon, de la galerie d’art La Castiglione.
Photo: Catherine Aboumrad, série Horizon

En vue du Rallye des galeries 2018, L’équipe de la Brigade arts affaires de Montréal (BAAM) se penche tour à tour sur les lieux de diffusion ainsi que les artistes qui seront à l’honneur durant cette expérience immersive dans le monde de l’art visuel.

Entrevue avec Marie-Josée Rousseau, directrice

La galerie d’art photo La Castiglione est située non loin de la Place des Arts, au 372 rue Ste Catherine Ouest, suite 416, à Montréal. Dans une entrevue, la directrice, Marie-Josée Rousseau, m’a parlé de la vocation de sa galerie et des deux artistes qui y seront exposés durant le Rallye des galeries 2018 du 30 mai prochain : Catherine Aboumrad et Pierre Blache.

Parlez-moi des créations de Catherine Aboumrad?

C’est une sélection d’œuvres tirée de sa nouvelle série photographique Horizon. Pour Catherine Aboumrad, l’horizon est une ligne circulaire et variable où le ciel et la mer semblent se rejoindre. L’idée de base était d’être entourée d’horizon, de se retrouver au centre de la mer, sur un bateau. Elle a cherché à capter cette ligne d’horizon dans deux « mers » différentes : la méditerranée et le golfe du Saint-Laurent. Chaque photographie a été prise avec de long temps de pose allant de 15 à 60 minutes. Les résultats nous offrent une palette de nuances subtiles quant au rendu des couleurs et des textures. L’espace et le temps sont les lignes directrices de création pour Catherine Aboumrad. Privilégier de longs temps d’exposition pour enregistrer la lumière crée cette impression de tableaux.

L’artiste peintre Mondrian disait : « tout se compose par la relation et réciprocité. La couleur n’existe que par l’autre couleur, la dimension est définie par l’autre dimension, il n’y a de position que par opposition à une autre position. » Que vous inspire cette citation par rapport à cette série de Catherine Aboumrad, exposée à la galerie?

Nous pouvons retrouver dans les photographies de Catherine Aboumrad ce concept d’opposition entre le ciel et la mer. Cette opposition est délimitée par la ligne d’horizon mais parfois, l’écriture de la lumière se joue tout autrement. Je dirais plus par superposition, un peu comme dans les tableaux de Mark Rothko. Avec cette quasi absence de repères, certaines photographies de Catherine Aboumrad deviennent presque abstraites.

Parlez-moi des photos de Pierre Blache?

La série Les lieux suspendus présente des photos prises lors de résidences d’artiste faites à l’étranger. Des photographies prises ici au Canada, en Chine, au Japon, en Italie, au Mexique, etc. Nommer la ville où fut prise la photographie n’a pas d’importance pour Pierre Blache qui ne désire pas faire de description de lieux mais souhaite plutôt évoquer certaines choses qui pourraient s’en dégager…

Votre communiqué de presse dit de Pierre Blache que « chacune [de ses] œuvres propose une métafiction ouverte à l’interprétation, où l’étrangeté des paysages convie le spectateur à une rencontre dans laquelle le temps et l’espace semblent suspendus. » Quant au photographe Robert Doisneau, il a écrit : « Suggérer, c’est créer. Décrire, c’est détruire. » Que vous inspire cette pensée par rapport à cette série exposée de Pierre?

C’est une belle pensée qui convient tout à fait au propos de l’artiste. L’œuvre d’art doit permettre l’interprétation personnelle, laisser libre cours à l’imagination du regardeur.

Pour votre galerie d’art, comment choisissez-vous vos artistes?

La mission de la galerie est de présenter uniquement des projets photographiques. C’est une galerie d’art contemporain qui encourage l’exploration du médium photographique. La galerie collabore avec des artistes de la relève autant qu’avec des artistes bien établis.

Pourquoi le choix de l’art photographique?

J’ai une grande passion pour la photographie, jusqu’à en faire une pratique professionnelle moi-même. J’ai pensé qu’il serait bien de bâtir une galerie autour de la photographie comme on en retrouve partout dans les grandes villes internationales. Aujourd’hui, plusieurs jeunes collectionneurs s’intéressent à la photographie. J’espère que La Castiglione contribuera à sensibiliser les gens à l’art photographique.

Un dernier mot pour conclure?

L’art photographique n’est pas qu’une simple prise de vue puisqu’il nous offre plusieurs pistes de réflexion sur notre monde et sur nous-même.

Pour plus d'information sur La Castiglione, visitez le site web de la galerie.

Axelle Bourreli Billet par : Axelle Bourreli