La Fonderie Darling et ses artistes

Publié le 6 mai 2018 par Frédéric Bourgeois-LeBlanc
La Fonderie Darling
Photo: Pierre Gunther

En vue du Rallye des Galeries 2018, l’équipe de la Brigade Arts Affaires de Montréal (BAAM) se penche tour à tour sur les lieux de diffusion ainsi que les artistes qui seront à l’honneur durant cette expérience immersive dans le monde de l’art visuel.

Rencontre avec la commissaire Ji-Yoon Han 

Si on m’avait demandé mon avis sur de la Fonderie Darling il y a de cela quelques semaines, je n’aurais su quoi répondre. En effet, en avant-première du Rallye des galeries 2018, j’ai eu la chance de découvrir l’un des secrets les mieux gardés à Montréal : une galerie venant redéfinir le sens même de la « diffusion de l’art actuel ». C’est avec un optimisme et une passion contagieuse que Ji-Yoon Han, la commissaire de la Fonderie, m’a rencontré pour me présenter son organisme et sa mission.

Qu’est-ce que la Fonderie Darling?
Fondé et dirigé depuis 2002 par l’organisme Quartier Éphémère, le premier mandat de ce centre d’art visuel est de positionner les artistes au cœur de la ville et de ses quartiers. Favorisant l’art actuel dans sa dimension la plus exploratoire, la Fonderie offre l’opportunité à des artistes en début de carrière de voir leur art diffusé auprès d’un public élargi, mais aussi de profiter d’un soutien à la création par l’accès à des espaces de travail abordables. Moitié galerie, moitié incubateur de développement créatif, j’y vois un lien avec les écoles artistiques du BAUHAUS en Allemagne dans les années 60, où un espace multi-usage se veut aussi un espace propice à la réflexion des artistes (outre la diffusion des œuvres en exposition). Étant installée dans deux gros bâtiments industriels du Vieux-Montréal couvrant un total de 3500m2, la Fonderie fait aussi de la préservation du patrimoine montréalais une priorité.

Photo : Joshua Pool

Lorsque nous arpenterons les vastes couloirs de la Fonderie, nous aurons la chance d’admirer certains vestiges de l’époque, renforçant la parfaite dualité entre le vieux – le rouillé – et la fraîcheur des œuvres artistiques qui y sont logées. Pour ma part, j’ai bien hâte de descendre ce mythique escalier en colimaçon! Disons que l’histoire peut se montrer aussi insistante que l’inspiration artistique en ce lieu.

Une panoplie de jeunes artistes en quête de mécènes
La Fonderie va plus loin dans sa démarche de présenter de l’art actuel en renforçant la place accordée à la pratique artistique émergente, donc aux jeunes artistes qui veulent faire leur place. Dans le bâtiment des ateliers, voisin de celui des expositions, ces jeunes artistes montréalais ont accès à des ateliers de travail pour trois ans, tandis que les artistes étrangers ont des résidences-ateliers à leur disposition, généralement pour une durée de trois mois. « Ça c’est vraiment notre porte d’accès sur le monde. Tout au long de l’année, nous avons des jeunes artistes d’Amérique latine, du Luxembourg, de la Corée du Sud, de l’Inde, etc., qui viennent découvrir Montréal mais nous instruisent aussi de leurs scènes artistiques et culturelles respectives », déclare Ji-Yoon. La parité et la mixité de l’expérience et des pratiques chez les artistes sont priorisées, permettant à tous et chacun d’apprendre de leurs collègues.


Les artistes sont donc rassemblés en cohortes, qui se succèdent. Dans le contexte du Rallye, les trois cadets de la cohorte actuelle auront l’amabilité de nous recevoir :

Pascale Théorêt-Groulx

Photo: Fonderie Darling

La démarche artistique de Pascale s’articule autour de la performance, en utilisant des médiums tels la production vidéo, les costumes et l’utilisation de son corps dans l’espace. Très intéressée par les thèmes que sont l’intime, l’échec et l’idiosyncrasie, soit la manière unique dont chaque individu se comporte, elle sait se mettre en scène pour présenter la relation que le corps développe avec son environnement immédiat et en décortiquer les multiples composantes. Préparez-vous à assister à une réelle «déconstruction» des réflexes et des gestes humains au quotidien, sans pour autant tomber dans l’absurdité ou l’humour. 

*Obtenez plus d’information sur Pascale Théorêt-Groulx et son art

David Arseneau

Photo: Fonderie Darling

David est un artiste peintre de nature, mais il s’intéresse grandement à l’univers des jeux vidéo et de l’image numérique. Proposant une approche visuelle très expérimentale, il tente d’actualiser le langage visuel de la peinture sur canevas par l’utilisation de l’image numérique issue du monde du gaming et de la création par ordinateur. À l’image de la Fonderie où il a exposé ses œuvres en 2017, David sait marier l’ancien (la peinture) avec le nouveau (l’imagerie numérique) pour construire un espace visuel tout à fait unique qui n’a pas de répertoire.

*Obtenez plus d’information sur David Arseneau et son art.

Guillaume Adjutor Provost

Photo: Fonderie Darling

Guillaume nous présente un univers « tout aussi hybride », selon la description de Ji-Yoon, mais en empruntant la voie de la recherche historique, du dessin, de l’installation ainsi que du travail sur le textile. Préférant une approche interdisciplinaire et collaborative, il invite fréquemment d’autres artistes à participer à ses projets dans le but de questionner notamment la frontière parfois poreuse entre artistes et commissaires (qui est d’ailleurs le sujet de sa thèse de doctorat). Lorsque l'artiste présente une installation, il considère que celle-ci n’est pas une fin en soi mais un lieu permettant d'agir et de réfléchir au-delà des œuvres exposées.

*Obtenez plus d’information sur Guillaume Adjutor Provost et son art.

Vous aurez le plaisir de visiter la Fonderie Darling, ses espaces mythiques ainsi que ses jeunes artistes à l’imagination disjonctée lors du Rallye des Galeries, le 30 mai prochain. Pour plus d’informations sur la Fonderie Darling, ses espaces et ses artistes, visitez son site Internet officiel .

Acheter un billet pour le Rallye des galeries 2018.

Frédéric Bourgeois-LeBlanc Billet par : Frédéric Bourgeois-LeBlanc