Yèmi Houemavo, un nouveau mécène au sein des MIA

Publié le 29 septembre 2020 par Alicia Gradziel
Yèmi Houemavo
Yèmi Houemavo, membre des Mécènes investis pour les arts (MIA) depuis 2019

Dans le cadre de la campagne des Mécènes investis pour les arts 2020, l’équipe de la Brigade Arts Affaires de Montréal (BAAM) s’entretient avec les mécènes qui contribuent au programme et les artistes lauréats des dernières années. 

Membre des Mécènes investis pour les arts (MIA) pour la 2e année consécutive, Yèmi nous livre les raisons de son implication philanthropique et des propositions artistiques qui l’ont marqué dans les derniers mois. 

Un jeune professionnel engagé en philanthropie 

Yèmi est recruteur ou plus familièrement « headhunter » chez Spencer Stuart, un leader mondial du recrutement de cadres supérieurs et du conseil en leadership. Il a rejoint le bureau de Montréal de la firme américaine en 2015 après avoir gradué d’une maîtrise en finance d’HEC Montréal. Il fait ses débuts en philanthropie 2 ans plus tard, en devenant bénévole pour la Jeune Chambre de commerce de Montréal, puis rejoint les Mécènes investis pour les arts en 2019. 

La volonté de soutenir le domaine artistique

C’est Alexandre Mogharaei, coprésident de BAAM en 2018, qui lui a fait découvrir les événements phares de BAAM, le Rallye des galeries et le Rallye des arts. Yèmi ayant la volonté de s’impliquer davantage, il lui a proposé de rejoindre les Mécènes investis pour les arts. Yèmi partage les raisons qui l’ont poussé à devenir mécène : “J’y ai vu la possibilité de contribuer localement à la scène artistique et culturelle”. Il ajoute que la contribution est relativement abordable, ce qui permet à un large public de devenir mécène et d’avoir en définitive un impact plus important sur les projets artistiques. 

Intérêt pour des projets innovants à portée sociale

Yèmi est touché par l’ouverture d’esprit et la diversité qui est de plus en plus présente dans l’art aujourd’hui. Il indique que: “l’art est souvent le véhicule de cette diversité”. 

A l’occasion d’un voyage à Paris, il a été touché par l’exposition Tehachapi de l’artiste JR à la Galerie Perrotin, qui porte un engagement social fort. En effet, Tehachapi est une des prisons les plus violentes des Etats-Unis. La plupart des prisonniers sont incarcérés depuis au moins dix ans, et certains à perpétuité sans aucune chance de sortir, pour des crimes parfois non violents et commis alors qu’ils étaient mineurs. En effet, la loi impose une peine d’emprisonnement à perpétuité à partir du 3e crime commis aussi mineurs soient-ils. JR expose dans cette œuvre 48 portraits et témoignages de prisonniers et de membres du personnel de la prison pour dresser un portrait criant de vérité de l’univers carcéral à Tehachapi.


©  JR, Tehachapi

Concernant les oeuvres qu’il a découvertes grâce à BAAM et aux MIA, il se souvient du projet VERSO d’Audrey Bergeron, lauréate des MIA 2019, un spectacle en noir et blanc inspiré de l’univers du cinéma muet, emprunt d’humour, qu’il avait trouvé innovant et marquant. Il se rappelle également du collectif Vidéo Phase, lauréat des MIA en 2016, venu faire une performance à l’occasion du dernier Rallye des arts. Une œuvre originale qui alliait musique, vidéo et technologie avec l’idée de créer une expérience à écouter avec les yeux. 


© Emmanuel Crombez

Julien-Robert et Julien Compagne, Projet Lumens

Remédier aux impacts de la covid19 sur le domaine artistique

Le domaine des arts et de la culture est l’un des secteurs les plus touchés par la Covid19, avec notamment de nombreuses restrictions et coupures budgétaires entraînant des incertitudes majeures pour le secteur. Il nous confie que plusieurs de ses proches dans le monde des arts sont inquiets et soucieux pour l’avenir. Certains commencent d’ailleurs à considérer un changement de voie pour des raisons économiques. Selon lui, nos sociétés risquent de perdre de nombreux artistes et talents qui pourraient abandonner leurs pratiques pour des raisons essentiellement économiques et financières. D’où la nécessité de continuer pour lui de continuer de supporter par tous les moyens possibles via des initiatives comme les MIA le monde des arts et de la culture.

Yèmi ajoute que le second impact de la Covid19 est  le risque de précipiter ou de forcer une transition numérique qui pourrait laisser en marge de nombreux artistes moins connectés et adaptés aux nouvelles réalités numériques. Bien que certains privilégiés arrivent tout de même à se réinventer, il pense que les restrictions et mesures gouvernementales récentes affecteront durablement le processus de création ainsi que les possibilités de présentation d’œuvres de nombreux artistes.

Lors de sa visite à l’exposition Tehachapi de l’artiste JR le mois dernier à Paris, il a été marqué par la capacité de l’artiste à marier le virtuel et le réel avec brio. En effet, une application permet de continuer l’exposition à domicile en proposant des podcasts et vidéos exclusives.

Il termine en indiquant que les enjeux actuels poussent le domaine artistique à se réinventer en proposant des alternatives numériques intéressantes mais qu’on ne devrait pas abandonner la magie que l’art nous propose via ses interactions humaines et physiques. 

> Vous êtes intéressé(e) à joindre le groupe des Mécènes investis pour les arts ?
Nous vous invitons à contacter Florence Troncy ou Sarah-Hébert Tremblay, membres du CA de BAAM et du groupe des MIA, à info@baam-org.com.

Billet par : Alicia Gradziel
Comité Communications Marketing BAAM